Round about l’heure du crime...
Crime de l’enfance, qui sait déjà que tout n’a qu’un temps, soi y compris. Pas d’exception, on n’y coupera pas... Et puis là-dessus, le jazz se pointe. Monk. Dix fois, vingt fois, l’écoute répétée sur l’électrophone. J’avais treize ans et je ne comprenais pas encore très bien. Et puis c’est venu, comme l’amour. Quand on s’y attend le moins. Il n’y a rien à faire. Qu’à donner. Et ce n’est pas si facile. A love supreme. Le jazz ne dit rien d’autre que ça sous sa grimace, quand crient à gorge déployée ses onze mille sax. Alchimie du souffle sacré sur les braises de la blessure vive. Magie noire qui fait tenir ensemble les rêves, les secrets et les rires et les pleurs. Dans sa nuit noire, nous les esclaves des jours, pantins désordonnés, allons puiser notre folie de vivre au son des fifres d’or, au battement des tambours. Et viva la muerte !